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ba/na/ne
to/ma/te
pa/ta/te
mo/to
vé/lo
pa/pa
ma/man
po/ta/ge
ma/xi/me
ca/na/da
bo/li/vie
ri/go/le
voi/tu/re
a/na/nas
u/ne
ma/tin
fro/ma/ge
san/dri/ne
ti/re
cho/co/lat
té/lé/vi/si/on
ta/ble
a/ni/mal
pou/le
jam/bon
gi/ra/fe
pan/da
pan/ta/lon
che/mi/se
ca/fé
ca/ca/o
su/cre
cui/si/ne
por/te
poi/re
ce/ri/se
ga/let/te
sou/ris
chat
chi/en
man/gue
man/ge
boi/re
mar/che
li/re
na/ge
ci/né/ma
or/di/na/teur
bal/lon
ci/tron
pom/me
pru/ne
mar/ché
po/li/ce
hô/pi/tal
mu/si/que
dor/mir
vi/déo
ka/ra/té
ju/do
ra/di/a/teur
gui/ta/re
pi/a/no
mé/di/ca/ment
an/ti/lo/pe
fran/ce
es/pa/gne
sé/né/gal
ca/me/roun
eu/ro/pe
a/mé/ri/que
a/vi/on
tam/bour
ma/ra/cas
lo/co/mo/ti/ve
bal/lon
bul/le
re/pas
boi/re
dor/mir
sau/ter
bi/sou
cham/bre
cui/si/ne
fri/go
dou/che
toi/let/te
por/te
bal/con
chai/se
ta/ble
té/lé/pho/ne
an/ti/lo/pe
re/nard
cha/cal
chan/son
ca/rot/te
lé/gu/me
fu/sil
at/ten/tion
dou/ce/ment
gen/til
pou/le
ca/nard
che/min
cha/touil/ler
lu/net/te
o/me/let/te
re/pas
pou/let
voi/tu/re
chan/son
je man/ge u/ne ba/na/ne
ju/les mar/che vi/te
na/di/ne ta/pe sur la ta/ble
san/dri/ne est u/ne fil/le sa/ge
pa/pa et ma/man sont par/tis
le li/on est un a/ni/mal sau/va/ge
dy/lan va à l'é/co/le en voi/tu/re
on di/ne/ra a/vec les a/mis
ju/lie joue a/vec ses co/pi/nes
je veux li/re tout seul
le chat et le la/pin s'a/mu/sent
je man/ge u/ne o/me/let/te gar/nie
la voi/tu/re de ma/man est pro/pre
la ce/ri/se est rou/ge
les bon/bons sont su/crés
ju/lie et a/lan jouent
je man/ge à la can/ti/ne
je vais me re/po/ser
je suis très con/tent
ma/xi/me ta/pe sur la ta/ble
san/dri/ne me par/le sou/vent
cette boî/te est vi/de
j'ai/me le ca/ra/mel
mon ca/fé est très su/cré
ce la/pin gris est mi/gnon
je vais na/ger à la pis/ci/ne
j'ai en/vie de dor/mir main/te/nant
é/lo/die est ren/trée chez el/le
il est in/ter/dit de cri/er i/ci
il fait très froid au/jourd'/hui
le ho/mard est rou/ge
le chat dort en bou/le
bon/jour ma/da/me
au/re/voir les a/mis
je suis con/tent de vo/ya/ger
ce ma/tin il fait très froid
je suis tris/te à cau/se de toi
mer/ci pour cet/te gla/ce
je prends mon pe/tit dé/jeu/nér
je man/ge tou/jours à la can/ti/ne
at/ten/tion à la rou/te
mon li/vre de lec/tu/re
chan/tons en/sem/ble
pour/quoi es/-tu si con/tent
tu es gen/til a/vec moi
pic/sou et do/nald sont a/mu/sants
j'ai/me li/re
j'a/do/re jou/er a/vec ja/de
ma/xi/me est mon a/mi
il faut ê/tre sa/ge en clas/se
j'ai/me ma mai/tres/se d'é/co/le
je re/gar/de la té/lé/vi/sion
je na/ge com/me un pois/son
je suis fort com/me un li/on
tu es mon a/mi
il est mon frè/re
ma soeur s'ap/pel/le Na/di/ne
al/lons a/che/ter des bon/bons
je vais voir le doc/teur
je ne suis plus ma/la/de
par/tons en/sem/ble au ci/né/ma
j'ai/me ri/re
c'est mon anniversaire
j'aime manger chaud
le pain mange des carottes
le lion est un animal féroce
le tigre est très fort
le renard arrive
le lion poursuit le zèbre
marche doucement
je suis très content
il a cassé un verre
c'est mon an/ni/ver/sai/re
j'ai/me man/ger chaud
le la/pin man/ge des ca/rot/tes
le lion est un a/ni/mal fé/ro/ce
le ti/gre est très fort
le re/nard ar/ri/ve
le lion pour/suit le zè/bre
mar/che dou/ce/ment
je suis très con/tent
il a cas/sé un ver/re
la voi/tu/re est pro/pre
on va la/ver la voi/tu/re
j'a/do/re le cho/co/tat
j'ai tout man/gé seul
j'ai vrai/ment som/meil
la cam/pa/gne est a/gré/able
le doc/teur soi/gne les ma/la/des
fai/tes moins de bru/it
on va fai/re de la lec/tu/re
ti/ti et gros mi/net
J'ai vu le loup, le renard et la belette.
J'ai vu le loup, le renard danser.
J'ai vu le loup, le renard et la belette.
J'ai vu le loup, le renard danser.
Je les ai vus taper du pied.
J'ai vu le loup, le renard, la belette
Je les ai vus taper du pied.
J'ai vu le loup, le renard danser.
C'était il y a longtemps, lorsque le ciel était trop bas.
Il était si bas qu'il n'y avait pas de place pour les nuages.
Il était si bas que les arbres ne pouvaient pas pousser.
Il était si bas que les oiseaux ne pouvaient pas voler. S'ils
essayaient, ils se cognaient aux arbres et aux nuages.
Le ciel reste comme il a toujours été. Les arbres ne peuvent
toujours pas grandir. Les oiseaux ne peuvent toujours pas
voler. Il n'y a toujours pas de place pour les nuages et les
adultes marchent toujours courbés en regardant leurs pieds
sans voir où ils vont.
Un des pirates voit un diamant. Il se précipite dessus pour le prendre. Malheureusement c'est un piège : une grosse pierre arrive sur eux. Chapeau noir dit aux pirates de mettre une pelle devant la porte pour qu'elle reste ouverte. Il dit à ses compagnons de se dépêcher car la pelle va bientôt casser.
Parfois, quand Marion se met à grignoter, un grain tombe dans le lait et il s'agit alors de l'en ressortir au plus vite. Aujourd'hui, Marion pêche quelques grains de sésame avec sa cuillère. Sa mère a été appelée au téléphone et son père relit un dossier. Marion a tout son temps.
Tom était un petit garçon comme les autres, mais pas tout à fait. Il avait une particularité : il était très petit, vraiment petit. Ce n’était pas un nain pour autant, mais c’était toujours lui le plus petit de la classe. Il avait beau tout faire pour grandir : manger des tonnes de soupe, se tirer sur les bras et les pieds, faire des prières matin et soir…. Rien n’y faisait. Il grandissait un peu, certes, mais très lentement comparé à ses camarades, comme si son processus de croissance était à moitié endormi.
Tom est maintenant un adulte. Il est grand, très grand même. Son corps s’est mis à grandir à la fin du lycée, mais pas grand monde ne l’a remarqué. Tom est une personne calme, discrète, timide. Tom à fait des études qu’il vient de finir brillamment, il a peu d’amis, mais des vrais, et il est toujours célibataire, d’ailleurs, il l’a toujours été. Depuis quelques mois, Tom ne se sent pas bien, il est de plus en plus malheureux, il pleure souvent.
L’année scolaire sera terminée dans quelques jours. Les autres enfants parlent de plages, de voyages, de sommets enneigés, de stages sportifs ou créatifs, de parcs d’attraction, de châteaux de sable. Pierre, lui, demeure silencieux. Il en vient peu à peu à envier ses camarades. Ce n’est pas qu’il ait vraiment envie de partir, c’est plutôt qu’il a envie d’avoir des projets intéressants, de se projeter comme eux dans un avenir passionnant, de pouvoir intervenir dans leur conversation.
Il était une fois une note de musique qui s'était echappée d'une des plus belles partitions parce qu'elle ne pensait pas être à sa place.
Elle avait le plus joli son et le plus doux de toutes les notes mais elle était tellement rapide qu'elle se sentait inutile au milieu de toute ses soeurs.
La luciole est un insecte qui aime voler la nuit parce qu'elle porte une petite lanterne qu'elle peut allumer ou éteindre à volonté. C'est un beau spectacle que de les voir voler dans l'obscurité de la campagne. Mais quand elles entrent dans une maison, cela veut dire que quelqu'un va avoir la fièvre.
Ce petit animal à quatre pattes est très sociable et intelligent. Quand il est content, il remue la queue très vite et quand il rit, on voit ses dents. Quand les chiens aboient et pleurent longuement en faisant "aouuu, aouuu, aouuu", cela veut dire qu'il y aura un accident ou un mort dans le village.
Le coq marche sur deux pattes, a beaucoup de plumes multicolores et une crête très colorée. Avant le lever du jour, il commence à chanter "ki ki ri ki ki ri ki", annonçant ainsi l'arrivée d'un nouveau jour. Quelquefois il chante à minuit, annonçant ainsi que le jour qui vient sera très nuageux.
Le papillon de grande taille est très différent des petits papillons. Ses couleurs sont le noir et le bleu, très brillants, et il a une tache noire sur les ailes. Quand il entre dans une maison, il cherche, il cherche un coin jusqu'à ce qu'il l'ait trouvé; alors, il s'arrête, replie ses ailes et dort tranquillement. Quand un papillon s'abrite dans une maison; l'on sait qu'il va pleuvoir très fort.
Quand les abeilles volent, elles font "bzzzz, bzzzz, bzzzz". Elles vivent en colonies et quand elles piquent, ça pique bien plus fort que le piment habanero! Lorsqu'un essaim s'installe dans une maison ; cela veut dire que ses habitants vont déménager et que la maison va être abandonnée.
La sauterelle est un insecte vert qui aime sauter et manger des feuilles. Quand elle entre dans une maison et se pose sur quelqu'un, cela veut dire qu'une personne venant de loin va apporter de l'argent. Si la sauterelle est très grande, la somme sera forte ; si elle est petite, la somme sera petite.
Le chat est un moustachu à quatre pattes qui aime beaucoup dormir et est très rusé. Quelquefois, il s'assied sur une chaise et commence à faire sa toilette; il se lèche les pattes pour se laver le visage. Ceux qui le voient dans cette position savent qu'ils auront bientôt de la visite. Alors, ils font le ménage et veillent à ce que tout soit prêt pour accueillir le visiteur.
Le hibou aime la solitude. Il est dodu, sérieux et a un grand bec et des griffes. Il garde les yeux grands ouverts et il y voit très bien la nuit quand il part à la chasse. Il dort toute la journée et vole sans faire le moindre bruit. Quand il passe au-dessus d'un toit en faisant "houuu, houuu, houuuu", il annonce une mort prochaine dans le quartier.
Le colibri est un oiseau de très petite taille, au vol rapide et aux couleurs brillantes. Il a un bec plus long que celui des autres oiseaux; il s'en sert pour tirer le nectar des fleurs, dont il se nourrit. Quand un colibri entre dans une maison, ses habitants rient et sont contents parce qu'il apporte toujours un message de bon augure. Leur visage rayonne de bonheur avec la présence d'un colibri.
Quand le serpent à sonnettes remue la crécelle qu'il a au bout de la queue, il avertit de sa dangereuse présence. Il est brun et gris, et peut être d'une grande longueur. Des fois, il émet un bruit pareil à un sifflement et quand d'autres serpents lui répondent en sifflant aussi, cela veut dire que le vent du nord va souffler et que pendant plusieurs jours, le ciel sera couvert et pluvieux.
Ces bestioles sont plus grandes que les fourmis. Il arrive qu'elles entrent par centaines dans les maisons et les débarrassent des cafards, des souris, des scorpions et des punaises. Les gens sont contents de voir que leur maison en est débarrassée. Mais si elles reviennent à deux ou trois reprises, ils s'inquiètent, parce que cela veut dire qu'il y aura un mort dans la maison.
Le petit poussin
Picore le grain.
Le petit lapin
Saute dans le thym.
La poule rousse
Pond sur la mousse.
Et le cochon rose
Sur la paille se repose.
Mon petit garçon
Chante sa chanson.
Petit oiseau d'or et d'argent.
Ta mère t'appelle au bout du champ.
Pour y manger du lait caillé.
Que les souris ont barboté.
Pendant deux heures de temps.
Petite souris va-t'en.
Ma bouche
Avec ma bouche, je dis bonjour, quand il fait jour!
Bonsoir, quand il fait noir!
S'il te plaît, pour obtenir ce qu'il me plaît!
Avec ma bouche, je souris, et je dis merci,
car je suis poli!
Chère maman que j'aime,
Je t'apporte mon cadeau,
Un beau bouquet cueilli dans le pré
C'est pour décorer chez maman que j'aime tant.
Douce maman que j'aime,
Je suis ton petit oiseau,
C'est ma chanson que je viens chanter,
C'est tout ce que j'ai pour maman que j'aime tant.
Prête-moi ton arrosoir,
c'est pour mon petit canard je lui construis une mare.
Je creuse d'abord un grand trou,
je lisse avec de la boue et je pose quelques cailloux.
J'ai même prévu un plongeoir,
des feuilles de nénuphar,
c'est la plus jolie des mares.
Mon petit lapin a bien du chagrin
Il ne saute plus, dans son petit jardin.
Mon petit lapin a bien du chagrin
Il ne saute plus, dans son p’tit jardin.
Saute, saute, saute, mon petit lapin
Saute, saute, saute, dans ton petit jardin
Saute, saute, saute, mon petit lapin
Et alors va vite embrasser quelqu'un.
La chèvre et le mouton étaient de bons amis et vivaient l’une à côté de l’autre. Ces deux amis mangeaient et jouaient ensemble. Bref, ils se contentaient de tout faire ensemble. Un jour, ils entreprirent de faire un voyage qui devait les emmener dans un lointain village. Alors ils se rendirent à la gare routière où ils trouvèrent un taxi à bord duquel ils montèrent.
Il était une fois un père Noël très très gentil, qui décida un 20 décembre de livrer ses cadeaux aux enfants qui le méritaient et qui n'habitaient pas trop loin de chez lui.
Mais il avait oublié que sa caméra était en panne. Il l'emmena donc chez un réparateur qui n'eut besoin que de quatre ou cinq minutes pour la remettre en état. Le père Noël rentra à la maison et visionna le film deux fois de suite.
Le hibou aime la solitude. Il est dodu, sérieux et a un grand bec et des griffes. Il garde les yeux grand ouverts et voit très bien la nuit quand il part à la chasse. Il dort toute la journée et vole sans faire le moindre bruit. Quand il passe au-dessus d'un toit en faisant "houuu, houuu, houuuu", il annonce une mort prochaine dans le quartier.
Par un bel après midi d’été, un petit lutin malin se baladait tout près d’une forêt enchantée. Il souriait à la vie en écoutant les oiseaux chanter, lorsqu’il entendit un gémissement. C’était Félicia, une petite fée, qui pleurait à chaudes larmes. Félicia et le lutin malin entrèrent dans la forêt. Après quelques minutes de marche, ils furent interpellés par des craquements et une voix très grave.
Il était une fois un roi et une reine
qui n'avait pas d'enfants. Exactement
comme dans les contes, allez-vous penser.
Eh bien oui, exactement comme dans
les contes! Sauf que dans les contes,
il existe toujours une bonne fée qui exauce
les voeux et finit par faire naître un enfant.
Le problème, pour notre roi et notre reine,
c'est qu'ils étaient un roi et reine
d'aujourd'hui et tout le monde sait bien
qu'aujourd'hui, les fées n'existent plus.
Vous avez compris la suite...
Pas de fée, pas de voeu !
Pas de voeu, pas d'enfants !
«Quand même, se disaient notre roi et notre
reine, il doit bien en rester une quelque part,
au moins une. Les parents de Blanche-Neige
ont eu ce qu'ils voulaient, eux !»
Et pour mettre toute les chances de leur côté,
au cas où une fée traînerait dans les parages,
ils s'exerceraient tous les jours à prononcer
une formule magique d'un contre d'autrefois.
La reine, qui aimait l'été, criait aux nuées:
«Comme j'aimerais avoir une petite fille
aux cheveux blonds comme les blés,
aux yeux bleus comme le ciel, à la voix
douce comme la brise sur les moissons.
Fleur de soleil serait son nom;
dans mon coeur, cela voudrait dire
fille de l'été...»
Le roi, qui aimait l'automne, criait aux forêts:
«Comme j'aimerais avoir une petite fille
aux cheveux roux comme le feuillage,
aux yeux marron comme la noisette,
à la voix forte comme l'orage sur la vigne.
Pétale de feu serait son nom;
dans mon coeur, cela voudrait dire
fille de l'automne...»
Ça commence mal: ils n'étaient pas vraiment d'accords!
Quelques années passèrent ainsi.
Et puis un beau jour, enfin, nous n'étions pas loin
de Noël, leurs paroles arrivèrent chez une bonne
fée. Mais les mots avaient beaucoup voyagé.
Ils s'étaient usés aux ailes des oiseaux,
aux mâts des bateaux. Il fallait de bonnes
oreilles pour les entendre.
Le problème, c'est que notre bonne fée était
aussi une très vieille fée.
Alors ?
Alors, elle a fait ce qu'elle a pu.
Elle a plissé ses yeux.
Elle a retroussé son nez.
Elle a attrapé deux ou trois mots à la volée.
«Blond ou blanc (elle ne savait pas trop)...
fort... orage...»
Quelques mots, ce n'était pas suffisant.
Et puis, en plus, elle préparait les fêtes de Noël.
Alors, forcément, dans sa tête, tout s'est mélangé.
Et il arriva ce qu'il devait arriver: notre roi
et notre reine eurent une petite fille
aux cheveux tout blancs, aux yeux tout blancs
et dont la voix ne faisait pas plus de bruit
que la neige qui se pose sur les toits.
Ils la nommèrent Flocon d'Argent.
Dans leur coeur, cela voulait dire fille d'hiver.
Au début, ils ne s'étaient pas inquiétés et s'étaient dit:
«Tous les enfants doivent naître ainsi.
Laissons-là grandir. Elle fera
comme les arbres qui verdissent,
comme les tomates qui rougissent
et comme les poires qui jaunissent.»
Mais le temps passait et rien ne changeait!
De son côté, Flocon d'Argent trouva vite
des inconvénients à sa drôle de couleur.
Le blanc, c'est drôlement salissant!
Il faut se laver plusieurs fois par jour.
Que faire ? Rappeler la bonne fée ?
Ah, non! par exemple.
Elle avait fait assez de bêtises!
Alors quoi!
Dans un compte d'autrefois, tout aurait été plus simple:
Flocon d'Argent aurait vécu dans le
calme d'un grand château blanc,
au milieu des statues de marbre blanc,
des bosquets de lilas blanc, des oiseaux blancs,
des draps blancs séchant sur l'herbe...
Et cela, jusqu'à l'arrivée d'un prince charmant
destiné à lui donner des couleurs
ou celle d'un magicien plus dégourdi que la vieille fée.
Mais est-ce que c'était bien raisonnable,
au début du troisième millénaire,
d'attendre les bras croisés
qu'un petit blondinet ou qu'un grand brun
costaud, la casquette à l'envers, franchisse
les grilles du château sur sa trottinette en criant:
«Salut, c'est moi le Prince charmant!» ?
Non, ce n'était pas raisonnable.
Et Flocon d'Argent le savait bien.
Alors, elle décida que ça suffisait comme ça.
Puisque les fées étaient trop vieilles,
et les magiciens introuvables,
elle se débrouillerait toute seule...
Le jour de son douzième anniversaire,
Flocon d'Argent alluma son ordinateur.
Puisqu'elle était une princesse moderne,
elle utiliserait des moyens modernes.
Finis les fées sourdes et les mots qui voyagent
mal. Avec l'internet, le message qu'elle allait
envoyer au monde entier serait clair,
net et sans équivoque...
En attendant d'être connectée,
elle réfléchissait à ce qu'elle allait écrire:
«Princesse sans couleur cherche idée géniale
pour ne plus être toute blanche.»
Non, ça ne donnait pas envie de répondre.
Et puis pourquoi «géniale» ?
Une bonne idée ou même juste une idée,
ce serait déjà bien.
Elle envisagea un autre message:
«Princesse bien embêtée d'être tombée
sur fée gâteau cherche personne
plus maligne pour réparer ses bêtises.»
Non, ça n'allait pas non plus...
Ce n'était pas très gentil pour la vielle fée
qui avait fait ce qu'elle avait pu, la pauvre...
Et puis, si par hasard elle était
l'arrière-arrière-arrière-grand-mère
d'une jeune fée moderne, susceptible
et branchée sur l'internet,
vous imaginez un peu la gaffe!
Non, non. Il fallait trouver autre chose.
Mais quoi? Comment formuler sa demande
sans vexer personne, sans pleurnicher
et en donnant aux gens envie de répondre ?
Il lui fallut une bonne demi-heure
de réflexion avant de taper sur le clavier:
«Super cagnotte de la fore aux idées!
Cinquante millions à qui trouvera
comment donner des couleurs
à une princesse toute blanche.
Répondez aujourd'hui même sur l'internet
et demain matin, vous connaîtrez
le grand gagnant...
Elle relut trois fois son texte en hochant
la tête de satisfaction: «ça, c'était une bonne
formulation!» Elle éteignit son ordinateur.
Le lendemain, dès son réveil,
Flocon d'Argent sauta dans ses pantoufles
et courut à son ordinateur.
Ses mains tremblaient. Elle se mélangea
plusieurs fois les doigts sur les touches
tant elle était impatiente.
Enfin, l'écran s'alluma et afficha:
«Consultez vos nouveaux messages.»
Elle en devint rose d'émotion.
Elle cliqua. En plein milieu de la page, elle lut:
«Vous avez 16897846 nouveaux messages.»
«Waouh!!! pensa-t-elle, rouge de plaisir,
comme le monde est grand!» Le coeur rempli
d'espoir, elle cliqua sur la commande:
«Lire tous les messages.»
Seulement, là, il ne se passa rien. Mais rien
de rien. L'écran restait bloqué sur:
«Lire tous les messages.»
Elle cliqua une deuxième fois,
puis une troisième, cliqua, recliqua.
Toujours rien. Elle donna un petit coup
sur l'ordinateur, un grand coup, deux
grands coups. Rien encore... Elle s'affola.
Tous ces messages, ces milliards de milliards
de messages, si près d'elle, cachés juste
derrière l'écran!
Elle n'allait donc pas pouvoir les lire ?
Elle en était verte de peur.
Au bout de cinq minutes, tout se brouilla.
Des étoiles minuscules se mirent à danser
sur l'écran. C'était plutôt joli, remarquez.
Cela faisait comme un petit feu d'artifice,
juste pour Flocon d'Argent. Mais la princesse
n'était pas d'humeur à sa réjouir du spectacle!
Puis les étoiles se rangèrent à la queue leu leu,
pour former des lignes de toutes les couleurs.
Des lignes qui montaient, qui descendaient,
qui s'organisaient en rond, comme pour dessiner
un visage, puis en triangle, au-dessus de
ce visage... Et cela faisait un peu penser
à un chapeau...
Mais pas à n'importe quel chaqpeau.
Pas un chapeau de jardinier, ni un chapeau
de cow-boy. Encore moins une casquette
ou un bonnet de nuit. Non, non.
Un chapeau pointu!
Vous voyez ce que je veux dire,
un chapeau comme celui d'une f...
Le coeur de Flocon d'Argent se mit à battre très
fort. Elle colla le nez sur l'écran pour mieux voir.
Mais les lignes n'arrêtaient pas de bouger et
le visage s'allongeait, rapetissait, devenait
très gros ou très maigre comme dans la galerie
de glaces déformantes d'une fête foraine.
Tout à coup, un drôle de bruit se fit entendre...
C'était quelque chose qui ressemblait
à WUUUUHHH, puis à TOUTOUTOUTOU
puis enfin on entendit un énorme SPROUTCH
et l'écran devint tout blanc.
Un blanc de banquise au pôle Sud.
Et silence...
«Nom d'une truffe! hurla Flocon d'Argent
au comble de la fureur. Un mega bug!»
Et elle entra dans une colère noire, tellement
noire qu'elle en devint toute noire.
Mais le plus étonnant dans l'affaire,
c'est qu'elle avait hurlé.
Hurlé vraiment, elle dont la voix
ne faisait pas plus de bruit
que la neige qui se pose sur les toits.
Emerveillé, elle répéta: «Nom d'une truffe!»
Elle avait une voix! Est-ce que, quelque part
dans le monde, il existait encore une fée,
toute jeune, pas sourde du tout, avec un clavier
en guise de baguette magique ?
Intriguée, Flocon d'Argent se pencha
vers son écran tout blanc.
Comme dans un miroir, elle se vit dedans.
Et devinez quoi ?
Un peu du rose de son émotion était resté
sur ses joues; le rouge de son plaisir s'était fixé
sur ses lèvres; le vert de sa peur avait coloré
ses yeux et le noir de sa colère s'était accroché
dans ses cheveux.
Alors, fée sur la toile ou pas,
cela lui fit un gros bouquet de joie...
Elle se rebaptisa Laetitia;
dans son coeur, cela voulait dire bonheur.
Entre nous, elle a drôlement bien fait!
Parce que, Flocon d'Argent,
pour une princesse moderne,
c'est un peu débordé,
vous ne trouvez pas?
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